Monday, October 22, 2018
trajet du matin
Brume, petite quinzaine de degrés, certaines sortes de cyclistes sortent les gants sur le guidon. Élégante grisaille d'automne, on était si habitué au ciel bleu que le gris en devient distingué. Passage de l'écluse par les marches, le pont est levé, les panneaux lumineux rouge interdisent la circulation, et de toute façon les barrières sont baissées. Descente du vélo en mouvement, hop sur l'épaule, à gauche la rotonde, Stalingrad, à droite les moulins de Pantin, la Villette, c'est reparti, en selle. Passés les immeubles à la gratte-ciel, je roule vers rue Riquet, vers lui, vers le pont bleu. Le Pont Bleu. Le lever du soleil toujours dans le dos, je me dégage de l'écharpe en veillant à ne pas perdre mes boucles d'oreille pour tourner la tête à 180° et apercevoir les lueurs du jour. Espace, passerelle, route, chemins de fer, la vie cinématographique, on est obligé sur ce pont de la ressentir comme une possibilité parmi d'autres, mais une possibilité tout à fait présente et même présentable. (Je triche, je n'écris pas, ce sont le mots qui écrivent et qui s'attachent les uns aux autres comme des chariots aimantés.) Le café en bas du pont, avec une terrasse en pleine lumière. Il faudra m'y arrêter un matin. Avant de me faire avaler par le 18ème.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment