Saturday, October 31, 2020

cosi

Nous sommes arrivés mercredi tard dans la nuit. De retour à la case chalet, a la casa confinement. Autour, une nature impartiale qui se laisse glisser sur la pente dorée de l'automne. On l'observe, on la contemple, alors qu'en fait de nous deux c'est elle qui doit rire de nos agitations. La montagne tout de suite révèle plus fortement ce qui fait le propre (et le sale ?) de notre petite humanité.

En promenade, T me raconte la vidéo qu'il a vu, d'un trou noir qui aurait englouti une étoile. Ou alors l'histoire d'une étoile avalée par un trou noir. Une histoire de cosmos affamé. Glups.

Certains arbres, certaines feuilles, sont comme des pièces d'or toute fines, des médailles, des hosties, qui virevoltent et attrapent vent et lumière, dansantes sur leurs branches qui bougent plus lentement qu'elles. Pas de chorégraphe, mais quelle association de rythmes... Les castagnettes aériennes autour d'un lent balancement de hanches.

Les marins doivent, je crois, connaître l'heure qu'il est et leur position précise pour ensuite mesurer leur vitesse de croisière. Ici nous allons rester sensiblement au même endroit pendant au moins un mois. Les secondes, les minutes, les heures vont défiler comme d'habitude. Je me demande quelles distances intérieures nous allons parcourir.